Cette coutume a lieu depuis des décennies au port central d’Ermioni, la nuit du dimanche de Pâques. L’événement est organisé aujourd’hui par la Municipalité et la Communauté Municipale en collaboration avec l’Association des Pêcheurs. Un groupe de membres de l’association met deux à trois jours avant de réaliser la statue de Judas. Il est fait avec passion et imagination. Il se compose d’une charpente en fer vêtue d’un uniforme d’ingénieur dans lequel on met de la paille, du bois, des bonbonnes de gaz et quelques craquelins, de l’huile et de la graisse, pour garder la flamme plus longtemps. Au milieu du corps, ils placent un cierge magique, qu’ils déclenchent au bon moment, à l’aide de tissus. Ce mannequin est placé par eux dans le port le samedi saint. Il est accroché à un radeau et porté devant le port en position proéminente, jetant deux ancres pour se tenir.

Le soir du Dimanche de Pâques, les pêcheurs avec leurs bateaux partent de la pittoresque forêt Bisti (ancien nom Poseidion) d’Ermioni avec une fumée allumée. Ces bateaux font trois cercles autour du mannequin et le meneur entreprend d’y mettre le feu, allumant le cierge magique qui a été initialement placé dans Judas.

Le spectacle est impressionnant et s’accompagne de musique, de feux d’artifice et de fusées éclairantes. Avant l’événement, il y a une revue historique des danses coutumières et traditionnelles suivies par le département de danse de la Communauté Municipale dans une zone à côté du port principal. Au début du siècle la coutume avait lieu l’après-midi de la Résurrection, après « l’Amour ». Ils ont érigé la statue de Judas à l’entrée ouest du temple des brigadiers, au sommet d’un gros tas de pierres ressemblant à un « lieu du crâne », puis y ont mis le feu. La statue de Judas était un énorme démon anthropomorphe fait de toile de jute et de sac, bourré de paille, de feuilles sèches, de poudre à canon nitro, de trakatroukes, de fousia [types des matières explosives] et d’une grosse bombe au cœur. Son visage était peint de nombreuses couleurs, tandis que ses mains étaient peintes en rouge, ce qui symbolisait le sang de son professeur. Autour de son cou pendaient des cornes et des cornes se tenant sur sa tête le faisant ressembler à Satan. Ils ont jeté des branches et des bâtons sous ses pieds et un morceau de résine sèche pour l’éclairage. Le chef du groupe qui préparait la statue de Judas, s’approchait et y a mis le feu, tenant à la main le cierge allumé de la Résurrection. Peu à peu, les flammes se sont lentement propagées à l’horrible visage, dont il ne restait plus que des cendres. La coutume s’est lentement estompée et s’est arrêtée à quelque part. Son renouveau débute en 1971 et se fait pour la première fois en mer par feu Kosmas Kottaras, Noulis Giannakos et Aslanis Michalis. Après le changement de gouvernement, il a été poursuivi par l’association culturelle ¨LASO¨ en collaboration avec l’autorité communale.